Un contretemps

Il y a quelques jours, la miochette a demandé à Raoul et LP ce qu'était un contretemps... Après une laborieuse explication sur le premier sens qui venait à l'esprit ("ben tu vois, c'est quand on a un imprévu et que du coup on est en retard, et ben on dit qu'on a eu un contretemps."), on a compris que ce que voulait la miochette, c'était du rythme ("ben ouais, Pétri (le ptéranosaure dans Petit Pied le Dinosaure), il n'arrive pas à voler car il bat des ailes à contretemps"). OKOKOKOK. Raoul et LP ont donc tapé les temps et les contretemps, très fiers.

Tout ça pour dire que ce soir, on a eu du gros contretemps musical qui fait danser : Raoul et LP se sont laissés allés à un concert inhabituel pour eux grace à leurs voisins. Ils sont allés voir Kitty Daisy & Lewis, un sisters and brother band anglais, à la Maroquinerie (on ne change pas une salle de concert qui gagne).

Le style : un mélange entre rock et swing, avec des morceaux ska qui tabassent. Raoul avait déjà expérimenté la musique qui te fait hocher la tête en rythme (oui, non, peut être), mais là, y'a le fessier qui suit obligatoirement, puis au bout d'un moment toutes les épaules et après tu cries "wouuuh !!!!" en levant un bras entre chaque morceau comme une ado au concert de Lorie. 

Le public : on avait vendu à LP et Raoul un groupe old school, rockabilly, avec un public nécessairement 50's façon cry baby, ils ont eu quelques robes cintrées avec décolleté et jupon en mousseline, quelques chignons banane bien épinglés mais surtout de la chemise à carreaux en veux tu en voilà. Même Voisin, il était en chemise à carreaux, c'est dire.

Le groupe : Kitty Daisy Lewis : des filles en robe de soirée et chevelures interminables noir jais à en faire pâlir d'envie Raiponce, des filles sauvages qui tapent comme des furies sur leur batterie avec des profils de tsiganes rebelles, des filles belles à tomber tellement qu'elles ont l'air indomptables avec leur manie de jouer de tout instrument et tellement qu'elles ont des sourcils qui font un regard redoutable. Un frère qui ressemble à un chicano de pub coca cola (celui qui avait un t shirt avec des manches roulottées aux épaules), mais à qui on aurait mis un costume de jazz man, avec une banane gominée ultra cool.

Et surtout : leur parents. Et oui, ils jouent avec leurs parents (silence gêné) : Papa, un look à la Eric Clapton, qui guitare tranquille dans l'angle de la scène, et Maman... Maman... qui dépote à mort avec un brushing de bourgeoise classe en assurant à la contrebasse, sapée en Gérard Darel comme si elle sortait juste d'un cocktail pas trop tape à l'oeil.

Imaginez un instant le truc :

"Daisy et Kitty : - Papa, Maman, on a décidé de faire un groupe avec Lewis

Les parents : - super cool, on vient jouer avec vous

Daisy et Kitty : - heu, ... en fait, comment vous dire, ça serait super, mais là en fait, on fait une tournée dans toute l'Europe

Les parents : - génial ! On sera trop bien tous ensemble !!

Lewis, en aparté à ses soeurs : Putain de putain de putain, on se cogne les darons en concert avec nous ???

Daisy et Kitty : - écoute Lewis, OK tu vas pas choper, mais ça envoie quand même du gros les parents dans notre groupe, non ?

Lewis : - ouais, un peu comme quand ta mère t'emmène au lycée en te faisant un bisou devant l'entrée... et tes potes..."

Laissez moi vous dire, mes chéris, que Raoul il a trippé : Pépita et Miochette, on va les mettre vite fait à la guitare et à la basse, et vas y que je te fais pêter les charts en famille. Seule ombre au tableau : pour l'instant, y'a pas grand monde à même de chanter juste dans la bande...

Papa, Daisy, Kitty, Lewis et Maman - c'est beau la famille